Autoportraits - Le visage des autres nous est plus familier que le nôtre. C’est pourquoi la photographie nous aide à nous regarder comme quelqu’un d’autre. Expérience intime de la confrontation avec soi-même. « C’est soi qu’on voit le moins dans la vie, y compris dans cette fausse perspective du miroir » a écrit Marguerite Duras.
{slider=Plus d'informations}
Il faut savoir parler de soi avant de pouvoir parler des autres. Mais le processus de connaissance de soi n’est que tâtonnements, incertitudes, oscillations, doutes, … Avec cette série d’autoportraits, Paolo Nardiello a su qu’il ne répondrait pas à la question « Qui suis-je ? ». Cette série est seulement représentative du regard qu’il porte sur lui-même. Là où autrefois le visage symbolisait la pierre angulaire de l’autoportrait, il n’est plus questions de le faire figurer à tout prix bien que le terme « autoportrait » subsiste. Que reste-t-il donc de l’autoportrait lorsqu’il est sans figure, sans visage ? Jusqu’à quel point peut-on voir un autoportrait qui n’est pas d’abord un portrait ? Avons-nous dépassé ou élargi les limites de l’autoportrait ? Outre le fait que l’autoportrait contemporain soit indéniablement comme l’art en général une réponse aux angoisses et à l’espoir d’un triomphe sur la mort, ne pourrait-il pas également prendre l’apparence d’un procédé visant à dépasser « cette fausse perspective du miroir » qu’évoquait Marguerite Duras, et dont la principale préoccupation serait un refus du leurre proposé par ce dernier. Lorsque c’est dans l’œuvre elle-même, ou dans le nom, ou encore dans la signature de l’artiste que réside son identité, bien plus que dans son apparence physique.
https://www.mob-artstudio.lu/expositions/expositions-passees/76-paolo-nardiello#sigProIdd934b669e2